"Celui qui se sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres". Denis Diderot
S’affirmer, c’est se respecter et être en accord avec soi, avec ce que nous sommes et l’assumer, quelles que soient les circonstances et le regard qui nous est porté.
De toute façon, quoi que nous fassions, nous ne pouvons empêcher d’être soumis aux jugements et à la critique, alors autant se laisser aller à être soi en acceptant le risque de déplaire.
S’affirmer, implique d’avoir le courage de « dépasser » des limitations, en « Se » libérant de blocages, de peurs, d’attachements et de « mauvaises » images que l’on a intégrées de soi depuis l’enfance, à travers lesquelles nous sommes identifiés et auxquelles, inconsciemment, nous nous sommes nous-mêmes identifiés. Nous avons donc à effectuer des changements en nous-mêmes, afin de ne plus générer de division en nous.
S’affirmer est la reconnaissance de soi et donc le respect de soi, cela nous « relie » et nous unifie à nous-mêmes.
Ce n’est qu’unifié à soi que nous mettons un terme à toute « tentative » de division, cause de mal être ! S’autoriser à Être « soi », c’est aller vers une liberté d’être et tant que nous faisons exister une dualité en nous-mêmes, entre ce qui est et ce qui devrait être, entre avoir et être, bien et mal, quand nous désirons et résistons, nous sommes dans une dualité, « divisés » et « tiraillés », et mal…heureux !
« Tant que l’homme se débat dans le corridor des opposés, il perd forcément de l’énergie, et par conséquent ne peut pas changer. Donc, d’un seul souffle, il vous faut balayer toutes les idéologies, tous les opposés… ». Jiddu Krishnamurti
Être soi ou plus exactement, n’être que soi !
C’est « désencombrer » notre esprit, faire le clair de ce qui nous « pollue », c’est à dire « Se » clarifier, prendre conscience.
Ce qui doit nous guider pour n’être que soi , c’est le respect de soi, de manière à toujours être en accord, en congruence avec ce que nous sommes.
Nous avons entre autres, à nous « placer » dans une position d’égal à égal avec autrui. Ni au-dessus et ni en dessous, signe de dévalorisation (en trop ou en manque), le savoir et les compétences sont à différencier, et cela ne doit pas interférer dans cette notion d’égalité.
Se donner une place égale à celle d’autrui, contribue à la considération et l’estime se soi, et cela rejaillit dans la confiance que nous nous portons.
C’est aussi une question d’équilibre et de lâcher-prise, pour que cohabitent sans dualité, les opposés, avoir et être, devoir et vouloir …
Nous aspirons tous au bien-être, à une sensation de paix intérieure et à une liberté d’Être. Nous ne dépendons pas de l’Avoir pour ÊTRE, puisque déjà nous le sommes, nous devons néanmoins "AVOIR" de quoi satisfaire nos besoins primaires.
Mais il peut se créer une division en soi, si nous sommes « tiraillés » entre le désir d’Être (soi) et le besoin d’Avoir (l’amour, la considération, la reconnaissance…), ayant pour effet de créer une division, une dualité en soi. Pour nous épanouir, nous avons besoin de nous sentir aimé et reconnu par nos proches. Cette reconnaissance révèle notre existence : « JE SUIS VU(E) et RECONNU(E), donc J’EXISTE » ! Mais parfois, il est impossible d’obtenir cette reconnaissance de nos proches, il nous appartient alors de l’accepter et de nous reconnaître nous-mêmes, en cessant d’espérer que vienne un changement de leur part.
« Lorsque les mots ne franchissent pas les lèvres, ils s’en vont hurler au fond de l’âme ». Christian Bobin
Certaines « grosses blessures » comme, le rejet, l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'injustice…, nous « empêchent » d’être nous-mêmes. Elles sont à la source de nos « problématiques » d'ordre physique, émotionnel et/ou mental et elles révèlent des manques qu’il nous appartient d’identifier, pour pouvoir résoudre chacune de nos difficultés personnelles.
Par exemple derrière le besoin de reconnaissance se cachent des manques de l’enfance qui cherchent à être comblés. Par peur de déplaire, ce besoin « enlève » parfois toute spontanéité, car à travers lui, l’importance au regard de l’autre est donnée, ce qui soumet à l’approbation et la désapprobation.
Cette dépendance fait que la préoccupation, consciente ou non, est de « bien paraître » pour être aimable, dans le sens d’être aimé. La tentation est grande de se réfugier dans le paraître, pour montrer une « image » de soi « lisse » et pour ne surtout rien laisser paraître, de ce qui est de l’ordre de l’intime.
Lorsque l’on est en quête d’amour et/ou de reconnaissance, il peut y avoir un « combat » qui se livre à l’intérieur de soi, où cohabitent divers sentiments. Étant soumis à la dépendance de l’approbation de l’autre, il est important de ne pas se sentir jugé. Difficile alors de se montrer « imparfait », car sinon c’est « Se » risquer à perdre » l’estime, la confiance, l’amour de l’autre…
Pour être considérés, certains vont même jusqu'à se « nier » pour faire « bonne figure et/ou se montrer « irréprochables », ou du moins « exemplaires », et cela implique parfois de « rentrer » et/ou de refouler des émotions et ressentis. Ce manque d’affirmation nourrit une dualité en eux, entre vouloir ÊTRE et le besoin de PARAITRE.
Lorsque nous sommes « tiraillés » entre deux désirs, celui de satisfaire le désir d’autrui et celui dicté par le cœur, il s’opère alors en soi un conflit intérieur.
Cette liberté d’Être nous fait alors défaut. Elle est même parfois mise à rude épreuve dans nos relations, à travers lesquelles, étant prisonniers de « schèmes » du passé et du besoin de satisfaire certains désirs pour se sentir exister, nous ne sommes pas en congruence avec nous-mêmes, ni unifié et ni en accord avec soi.
Nous mettons parfois en place toute une stratégie afin d’échapper à nos peurs au lieu simplement d’y faire face. Mais ce n’est qu’en nous confrontant à elles, que nous pouvons nous apercevoir, à moins qu’il y ait un danger imminent, qu’en réalité elles ne sont qu’illusion. Nous pouvons nous en rendre compte en « ouvrant la porte » à la réalité de l’instant présent, que rien d’effrayant ne se cache derrière !
Pour enfin « s’autoriser » à être en accord avec soi, nous avons à nous « fortifier » de l’intérieur et à retrouver confiance en soi.
« Se » fortifier de l’intérieur est une « force » qui aide à « Se » laisser aller à notre naturel et à l’assumer pleinement. Il s’agit entre autres, de se dissocier de certaines identifications, de revoir notre façon de penser en laissant tomber les masques de « façades » et d’apparat, ce « paraître » que nous mettons consciemment ou inconsciemment en place, soit par protection, ou par habitude et/ou de manière calculée pour en ressentir un certain bénéfice.
Une fois fortifié intérieurement, le choix des masques est alors fait en toute conscience, car nous savons que nous jouons un rôle pour ajuster nos comportements aux situations qui se présentent. Ces masques aident aussi à « préserver » une intimité que nous ne souhaitons pas « exhiber » à la vue de tous.
« La confiance en soi ne remplace pas la compétence ». Olivier Lockert