Du Choix au regret...et à quel moment regrette t on ses choix.

Regretter ses choix… A quel moment et pourquoi commence-t-on à se poser la question sur les choix faits?

Nous avons souvent tendance à faire les bilans à la fin, après avoir fait les choses. Rarement en cours de route. Seulement faire les points intermédiaires réguliers ne serait pas du luxe.
Métaphore : nous sommes souvent désagréablement surpris, ou pour le moins étonnés, quand, après avoir rempli le caddy au ras le bord, à la caisse on nous annonce la note. N’est-ce pas du déjà vu?

Infirmière, Bronnie Ware, spécialisée dans un service de soins palliatifs d’un hôpital australien, accompagnait les personnes mourantes lors des 12 dernières semaines de leur vie. Dans son livre « Les 5 plus grands regrets des personnes en fin de vie » paru en 2011, elle relate les regrets les plus courants que nous éprouvons à la fin de notre vie.

Voici une réflexion autour des extraits de ce livre de plus de 200 pages (qui est sorti en français en mai 2013), où B. Ware présente de manière assez intéressante des leçons que nous pourrions tirer de leurs expérience / sagesse accumulée en fin de vie.

 

Des choix aux regrets…

 

1. Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vivre la vie telle que je l’entendais, et non pas telle qu’attendaient de moi les autres (revenir en haut)

 Ce regret était le plus commun parmi tous les mourants. Lorsque les gens réalisent que leur vie est presque terminée, ils se tournent vers leur passé et peuvent facilement voir lesquels de leurs rêves sont restés lettre morte. La plupart des gens ayant réalisé à peine la moitié de leurs rêves devaient mourir en voyant que c’était la conséquence de leurs choix, qu’ils ont fait ou n’ont pas fait.

Il est très important d’accomplir, ne serait-ce que, les plus importants de ses rêves dans la vie. A partir du moment où on commence à perdre sa santé, il est trop tard d’entreprendre leur réalisation. La santé offre la liberté, dont très peu sont conscients avant de la perdre.

De ma part, je rajouterais que dans la société d’aujourd’hui nous sommes quasi paralysés par l’opinion publique, dit autrement – par l’opinion des autres.

A l’école on nous oriente vers les cursus que nous n’aurions jamais choisis nous-même (quoi que, certains pourraient ne rien choisir du tout si on les aidait pas). Au travail la direction (bien qu’il faut reconnaître – elle a ses raisons) décide à notre place à quel poste on sera plus efficace/utile/rentable. Selon eux …

Les fabricants d’habilles et de chaussures nous imposent la mode. Il est vrai, on peut toujours s’habiller différemment, mais puisqu’on ne veut pas être comme un « corbeau blanc » – on suit le mouvement, afin d’être comme tout le monde, et de ne pas paraître dans les yeux (opinion) des autres comme un fou.

Au moment d’une promotion interne ou reclassification c’est les RH, avec les pseudo-évaluations scientifiques (le plus souvent sans connaître/comprendre la personne et encore moins ses préoccupations extra-professionnelles – familiales, géographiques et autres), qui décident de notre avenir – lire entre les lignes : de notre vie. Car, en découlent : l’état psychique au jour le jour, la situation financière, et par effet « boule de neige » tout le reste.

Nos parents attendent de nous les petits enfants (paradoxalement on cherche à obtenir la même choses de nos propres enfants plus tard…). Dans beaucoup de pays la femme non mariée avant 30 ans est mal vue, dans d’autres – l’homme sans un gros revenu et ne dépensant pas tout azimut n’est pas un vrai homme.

Des idées arrêtées « transmises avec le lait maternel »… Mais il faut aussi dire que le régime sociétal fait son maximum pour conformer l’opinion et les mentalités à une telle ou telle idée.

La liste des exemples peut être bien longue. Mais le principal dans tout ça ?

Nous n’avions pas choisi précisément ce poste, avec ces conditions; nous n’avons jamais voulu porter costume-cravate tous les jours; nous n’aurions pas choisi ces études, s’il ne fallait pas faire plaisir à la famille; nous n’aurions jamais habité cet endroit sans la mutation; nous ne voulions pas faire carrière dès l’âge de 23 ans, mais on y était forcé pour rester crédible sur le marché du travail. Nous n’avions pas le choix – on l’a choisi à notre place.

Nous serions bien parti faire le tour du monde tant qu’on est jeune et qu’on a peur de rien, mais nombreux sont ceux qui attendent la promotion en se persuadant d’avoir un revenu plus confortable ou, simplement, de pouvoir partir avec un CV en béton et enfin commencer à faire quelque chose de leur vie…

Nous aurions bien créé notre propre affaire, mais nombreux sont ceux qui nous disent « ça ne marchera pas », « ça va être vachement dur », « tu vas te faire ch…r pour les cacahuètes, il vaut mieux toucher un salaire tous les mois »… Et, malheureusement, souvent - pour Dieux sait quelle raison – on a tendance à écouter ses traîne-misères.

Pour la n-ème fois, nous nous sommes fiés à l’avis des autres. Ou nous avons préféré suivre le chemin que la société estime être bien pour nous. Nous nous sommes dît « je l’accepte le temps de voir… ». Il se trouve seulement qu’il n’y a rien de plus permanent que le temporaire. Cette loi de la vie devrait être prouvée mathématiquement et enseignée à l’école primaire …

 

C’est justement lorsqu’on aborde les choses en se disant « le temps de … », qu’un jour on se rend compte que le temps est passé. C’est par flemmardise ou difficultés diverses ou le petit confort acquis que nous ne sommes pas allés au bout des rêves et des envies du début. Maintenant on sait que l’on ne devrait pas… ou qu’on aurait dû… mais c’est irréversible ! Et ce que, au fond, on rêvait de réaliser au long de toute notre existence – n’est plus réalisable dorénavant.
 

 

Dans la vie quotidienne de la « societas » moderne – l’avis ou le regard des autres sur absolument tous les aspects de notre vie est devenu incontournable et décisif. Aujourd’hui on ne fait plus rien en se basant uniquement sur ses goûts, ses envies, ses rêves (quelle qu’elles soient et quoi qu’elles concernent). Chacun de nos propres choix sera passé à travers le prisme de l’avis des autres, une espèce d’appréhension commune. Combien de fois avez-vous prononcée ou entendue la phrase « Qu’est-ce que t’en penses, toi? » ? Inconsciemment, nous cherchons à valider tout acte et tout choix par les autres. Selon vous – au risque de faire le faux pas ou par peur d’être mal vu ???

Bien que nous vivions à l’ère d’indépendance, d’émancipation et de liberté [ne rentrons pas dans une polémique sur la justesse d'emploi de ces termes, en rapport avec leur sens lexicographique] notre société dicte « la mode d’être » et « le mode de vie » (à lire un autre point de vue dans: parallèles, mode de vie, magasins, télévision et radio). Tout le monde au fond le sais et le comprend, mais continue tout de même de la/le suivre. Chaque pas de côté est automatiquement jugé comme marginal ou, au mieux, anormal.

Or, pour vivre dans la société – nul ne veut se voir rejeté. On suit tous les mêmes études, on travaille tous dans les mêmes boîtes, on est assis tous sur les mêmes meubles, on regarde tous dans les mêmes écrans, on porte la même chose et on mange la même chose.
Le plus intéressant : il y a des siècles c’était le cas à l’échelle d’une communauté de quelques dizaines ou centaines d’individus. Avec l’industrialisation et, aujourd’hui, la mondialisation c’est répandu à l’échelle planétaire.

Pourtant, plus tôt qu’inconsciemment se conformer à la/le mode et suivre les avis:

  • des spécialistes d’orientation
  • de la hiérarchie et des amis toujours prétendant mieux savoir comment construire notre propre avenir et dans quel domaine devrions-nous travailler (aussi porteur et prometteur soit-il)
  • des proches (amis, famille) qui, ne nous souhaitant que du bonheur, souvent imposent leurs visions des choses, leurs souhaits et leurs rêves

nous devrions savoir écouter d’abord nous-même et ensuite les autres, même s’il est utile de demander conseil ou de connaître « comment les autres feraient à notre place ». Et même si suivre ses envies et ses rêves est souvent plus compliqué que tout simplement « suivre le vent » de la société/du système – il faut au moins essayer, afin de ne pas regretter à la fin d’avoir vécu la vie qu’on a jamais voulue …

2. Je regrette d’avoir travaillé autant

 Ce sentiment était présent chez chaque patient du sexe masculin, et parfois chez les femmes. Ils n’ont pas suffisamment profité de leur jeunesse et de leurs relations. Tous les hommes regrettaient profondément d’avoir passé la majeur partie de leur vie à effectuer le même travail monotone pour se procurer les moyens d’existence.

En simplifiant son mode de vie, on peut réduire considérablement ses exigences de revenus, que l’on estime « vitaux ». En créant davantage d’espace dans sa vie (lire l’équilibre du choix et du temps), on devient plus heureux et surtout plus ouverts pour les nouvelles opportunités.

Cet espace, certes, donne de nouveaux élans, de nouvelles perceptions du monde, de nouveaux regards sur la vie en général – ça change la personne et la rend plus réfléchie. Tout cela est positif.

Mais à la fois, cet espace doit être rempli par un substitut. Quel pourrait-il être? La lecture? La procrastination? Le sport? Les voyages? Le bénévolat? D’autres idées?

Attention à l’interprétation. Ici, ni Bronnie, ni moi, nous ne voulons dire qu’il faudrait arrêter de travailler (et profiter du système) ou de ne travailler que 2 heures par jour.

Ce regret peut concerner en particulier les gérants d’entreprises et des gens en postes à responsabilité amenés à travailler largement au-dessus de la moyenne de par leur engagement et/ou autres paramètres de leur métier.

Il peut également concerner tous ceux qui sont dans l’obligation d’avoir 2 ou 3 lieux de travail, si ce n’est pas plus, pour pouvoir survivre et payer toutes leurs factures. Cela a un nom – être sou-payé …

3. Je regrette de ne pas avoir eu le courage d’exprimer mes sentiments 

 La majorité réprimait leurs émotions, afin de conserver certaines relations avec les autres. Résultat – ils se contentaient d’une existence médiocre et ne sont jamais devenus ceux qu’ils voudraient être. L’apparition de nombreuses maladies a été associée aux sentiments d’amertume et de colère que les patients portaient en eux.

On ne peut pas contrôler les réactions des autres. Néanmoins, malgré le fait qu’initialement les gens peuvent réagir négativement aux changements, que l’on essaie d’apporter aux relations, en fin de compte cela en relève le niveau. Dans le cas contraire – les relations malsaines se détériorent et, ainsi, s’auto-éliminent de notre vie. Quelle que soit l’issue – nous en somme gagnant …

J’estime que réprimer ses émotions pour conserver une relation relève de l’hypocrisie, dont notre société est parfaitement imprégnée des ses racines jusqu’aux sommets. Entretenir une relation dans laquelle on est mal (sauf un intérêt particulier) n’a rien de bon, ni d’utile. Or, il faut savoir dire ‘non’ sans tourner autour du pot, lorsque nécessaire.

En ce qui concerne l’expression des sentiments – elle est indispensable, en particulier avec les proches. Et le plus souvent elle est davantage nécessaire à celui qui exprime ses sentiments, qu’à celui à qui ils sont destinés. Pourquoi ? Pour se rendre compte de certaines choses, pour en mesurer le degré, pour voir la réaction de l’autre, pour se libérer de ce poids que représentent les sentiments inexprimés au fonds de nous.

Une fois que les personnes partent d’où ils ne reviendront jamais – nous réalisons toutes les choses qu’on ne s’est pas dites et qui, d’un coup, deviennent importantes d’être exprimées. L’amertume de ne les avoir jamais dites à la personne destinée nous poursuit jusqu’au bout …

 4. Je regrette de ne pas être resté(e) davantage en contact avec mes amis (revenir en haut)

 Souvent les gens ne réalisent même pas tout le bénéfice d’entretien de relations avec leurs vieux amis, avant qu’il ne leur reste que quelques semaines. En général, il est rare qu’il y ait la possibilité de les retrouver. La majorité est tellement immergée dans son propre quotidien, qu’elle passe à côté de son amitié pendant des années. Les amis manquent, lorsqu’on est en train de mourir.

C’est propre à tout individu, menant un mode de vie actif, de minimiser l’importance des relations amicales. Mais à la dernière borne de la vie, tout le côté matériel perd tout son sens et importance.

Bien sûr, les gens veulent que leurs finances se portent au mieux. Seulement à la fin l’argent et le statut ne font pas tout. Les gens veulent apporter un certain quelque-chose à ceux qu’ils aiment. Mais en général ils sont déjà trop malades et épuisés pour, enfin, accomplir cette tâche.

Il me semble que le plus important ici à retenir – est que nous vivons très immergés dans notre quotidien, sans avoir le temps ou envie de sortir la tête de ce flux permanent pour regarder au tour. Dans un des mes articles je parle d’une « vue globale, comme si on regardait sur une carte géographique ».

Il est très important régulièrement de « sortir sa tête de l’eau » et voir de plus haut où sommes-nous. Un tel recul régulier par rapport à son quotidien permet plus facilement tenir le cap et ne pas oublier les choses essentielles de la vie comme, entre autre, l’amitié et l’amour.

Petite métaphore qui me vient à l’esprit pour mieux retenir la notion de la vue globale en court de route :

lorsque vous êtes perdus dans la nature sans avoir en poche le moindre attribut de technologie moderne – le meilleur procédé pour se repérer est de grimper au sommet du plus grand arbre, afin de définir visuellement la direction et l’itinéraire à restant parcourir.

Sortons la tête de l’eau plus souvent …

 5. Je regrette de ne pas m’être permis(e) d’être plus heureux(se)

 Ce regret a été, étonnamment, commun à tous ! La plupart des gens ne comprenaient qu’à la fin – que leur bonheur n’est rien de plus qu’une question de choix ! Ils étaient esclaves de leurs habitudes et des idées arrêtées. Ils étaient prisonniers du petit confort venant de leurs habitudes. Par peur devant les changements ils feignaient devant leur entourage et devant eux-mêmes (!) qu’ils étaient satisfaits de leur vie.

Lorsque vous êtes sur le lit de mort, ce que les autres pensent de vous est très loin de votre esprit.

La vie est un choix. C’est NOTRE vie. Choisissons consciemment, choisi-ssons sagement, choisissons honnê-tement. Choisissons le bonheur.

Choix, regret, mortIci, manifestement, tout est résumé par Bronnie Ware. Dans la vie tout est une question du choix. Les choix que nous faisons tous les jours. Il ne s’agit pas du choix entre les frites ou les potatoes dans le menu. Mais des vrais choix stratégiques de la vie, dont dépend toute sa continuité/pérennité, ainsi que le plaisir et l’utilité que nous en tirerons.

Comme VOTRE propre choix d’avoir un enfant, au lieu de faire une carrière professionnelle ou scientifique. Ou à l’inverse le choix de faire carrière, plutôt que de créer la famille. Peut être pourriez-vous faire un tour du monde et découvrir que vous seriez mieux à l’autre bout du globe dans des conditions complètement différentes et/ou supérieures à celles résultant de votre propre choix ?

Ou comme VOTRE choix d’arrêter le sport, malgré tout son bienfait, parce que c’est fatiguant d’y aller deux-trois fois par semaine après le travail, et il ne reste plus beaucoup de temps pour se détendre ou sortir boire deux verres, voire plus, si affinité… « En plus, la cigarette ou les cachets aident à se détendre, alors pas besoin d’aller à l’autre bout de la ville pour évacuer le stress »…

Ou comme VOTRE choix de quitter la ville et le post bien payé, malgré l’incompréhension de l’entourage, pour partir à la campagne élever les poules et les moutons, comblerait-t-il votre manque de la nature et en ferait de vous quelqu’un d’heureux ?

Ou bien VOTRE choix d’arrêter de se « légumiser » devant les télé-réalités innombrables et les séries à rallonge pour ne penser à rien… Et enfin se poser des questions sensées en lisant des livres utiles, des revues intéressantes ou des articles intellectuels comme ceux de NEW POINT de VIEW pour découvrir de nouveaux points de vue …ab

Or, la question d’être heureux est la fonction directe de nos choix, qu’on veule l’admettre ou pas. Ensuite il est question de savoir jongler entre ses propres choix et les avis/conseils des autres, et en faire une médiane

Et quant à vous . . .

Pourriez-vous avoir les mêmes regrets si vous deviez
quitter ce monde demain ?

 

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