Sociologie

La négation de l'autre, ce cancer de la société

Agissant comme une forme de harcèlement invisible, la négation de l’autre s’observe surtout lorsqu’elle est l’expression répétée du mépris. On trouve cette négation de l’autre dans de nombreux domaines au niveau de la société quand elle est irrespect et refus d’entendre l’argument de l’autre, dans le monde professionnel ou il s’agit de harcèlement moral, exprimant une négation émotive ou la peur de l’autre. Dans le couple ou la famille quand elle provoque la rupture de communication par refus de l’écoute.

La négation de l’autre consiste donc à ignorer volontairement et de façon répétée une personne, une collègue de travail ou un ex-compagnon (ex-amant ou ex-époux, un fils ou un parent), un groupe de personnes, une idée, un projet collectif  en se laissant aller à une attitude émotionnelle défensive erronée souvent incontrôlée.

Un harcèlement négatif douloureux que l’on s’impose et qui prend trop de  place dans nos pensées, une négation de l’autre qui alors nous rend passif. Elle peut aussi concerner plusieurs personnes par contagion réflexe du mépris qui nous habite collectivement : vis-à-vis de la politique, de l’autorité et des gouvernants devenant un cancer qui gangrène toute la qualité de vie de toute une société.

Si la négation de soi conduit à la dépression et parfois au suicide, dans une société la négation de l’autre conduit à responsabiliser l’autre de notre échec, à pratiquer l’exclusion quand ce n’est pas pire encore, tuerie et génocide, ou plus sournoisement elle devient  la négation des assises les plus fondamentales et raisonnables du groupe d’humains qui nous environne. On pourrait aussi formuler cela, comme un appel inconscient à mettre fin à notre civilisation devenue trop oppressante.

La négation de l’autre ne nait pas de nulle part, elle est une mauvaise réponse à une souffrance générée par la crainte de son devenir. Une forme de repli sur soi que l’on s’impose, lorsqu’on est confronté à l’incompréhension de ce qui nous arrive où lorsqu’on a la peur de l’autre.  Elle devient parfois, un mauvais réflexe automatique généré par une éducation qui nous pousse à refuser ce qui nous agresse avec l’espoir incertain de nier la réalité  afin de nous en protéger. Un réflexe probablement hérité de temps très anciens, quand l’humain,  était un être seul et fragile confronté à une nature inhospitalière.

Comment lutter contre ce cancer ?

Le principal remède est de laisser s’exprimer, en soi, notre besoin naturel de s’ouvrir à l’autre, de retrouver confiance en l’autre et en soi, de laisser s’exprimer cette irrépressible envie de curiosité naturelle et instinctive qui nous permet de voir plus loin qu’un simple horizon fermé. Pour ensuite découvrir que de nombreux êtres humains souffrent du même mal être et que de nombreuses civilisations confrontées à cette douleur collective ont su comment retrouver ce qui fait la force du progresser ensemble, c’est-à-dire ce vieil adage oublié qui est « l’union fait la force ». C’est par solidarité avec l’autre que l’on s’appuie et grandit, c’est seul(e) que l’on souffre, doute de soi même  et que l’on s’autodétruit. Un remède qui parait si simple qu’il peut parfois aussi paraître inaccessible. Pourtant, il s’agit de la clé, qui ouvre une meilleure qualité de vie individuelle et celle d’un bonheur retrouvé collectivement.

En changeant de vision, d’angle de point de vue, c’est comme en changeant ses lunettes, souvent la personne humaine retrouve simplement une vue plus nette de la réalité.

la rage de dénigrer Mensonge et calomnie

Jamais rien de constructif ne peut résulter de discours de dénigrement, de railleries et de préjudices causés à nos prochains; car chaque genre et chaque manière ne peuvent engendrer que la même chose et ne peuvent aussi attirer que leurs semblables! C'est de là que tout jaillit et que se développe notre destin. Un fruit est toujours de même genre que la semence!

Des êtres «humains» qui déforment adroitement les faits, pour, au préjudice d'autres personnes, leur donner un faux sens, cela existe! Cela s’appelle des calomniateurs! Des êtres «humains» qui inventent des histoires et les répandent dans le but de nuire autrui, cela existe aussi, mais cela ne porte pas le même nom; ceux-là ne s’appellent pas des calomniateurs mais des menteurs. La question se posera pour certains de savoir si la calomnie est moinsrépréhensible que le mensonge. Pourquoi, selon les Lois d’En Haut, y aurait-il, de ce point de vue, une différence? L'un n'est-il pas tout aussi répréhensible et blâmable que l'autre?

D’un point de vue terrestre, la seule différence c’est que, pour le même but de nuire au prochain, dans un cas le calomniateur attend d’avoir une occasion pour cela, tandis que le menteur ne s’embarrassera pas de vraisemblance et n’hésitera pas à lancer tout de suite des accusations totalement gratuites. Souvent, si l’occasion lui en est donnée, le menteur deviendra calomniateur. Il est aussi possible que le calomniateur finisse par croire ce qu’il raconte, de sorte qu’il en arrive aussi à mentir «gratuitement»…

L’écrivain français La Rochefoucault a dit que «l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu». De même, paraphrasant cela, l’on peut dire que la calomnie est un hommage que le mensonge rend à la vérité.

Et c’est pour cela que la calomnie, se basant apparemment sur des faits réels, est aussi grave que le mensonge. Parce qu’en plus de vouloir nuire à autrui la calomnie veut aussi se donner l’apparence de la vérité. Elle peut donc, parfois et même assez souvent, être encore plus calculée que le mensonge…

En tous cas, calomnie et mensonge  sont, tous les deux, des meurtres moraux, tentés ou exécutés, pour lesquels le karma est tout aussi lourd que pour un meurtre physiquement exécuté, et, dans la plupart des cas, même encore plus lourd, parce que les blessures de l'âme sont persistantes.

Notamment, parce qu'en de nombreux cas d'autres personnes aussi sont plongées dans la même (co-)souffrance. En outre, tout préjudice moral, seulement tenté ou exécuté, il est égal qu'il soit justifié ou injustifié, est karmiquement lourd à expier Ceci devrait être facilement compréhensible, puisqu'un tel acte, en soi, présuppose toujours un caractère malpropre; en effet, un caractère ur, ou seulement distingué, n'exécuterait pas cela et repousserait de telles pensées, en une saine aversion, loin de soi. La malpropreté sera donc, en de telles choses, naturellement, toujours du côté exécutant, lequel, de ce fait, se donne automatiquement à connaître  comme tel.

 

 Il y a une troisième façon de nuire en paroles, orales ou écrites, donnant également lieu à des rumeurs, qui doit aussi être ici examinée, c’est la médisance. La médisance se distingue de la calomnie et du mensonge par le fait que le médisant ne dit que du mal qui est vrai, donc n’invente ni ne déforme rien.

Même si le désir de nuire à d’autres est souvent le même, c’est donc moins grave que la calomnie et le mensonge parce que le médisant, malgré sa passion de nuire, recule devant le fait de mentir. C’est, toutefois, aussi, une lourde faute. En effet,

À l’échelon encore en-dessous des médisants se trouvent les bavards… Les bavards, bien que, par leur détestable pratique, ils le fassent aussi, n’ont pas le but de nuire à autrui; ils veulent seulement se distraire… Et, en général, cela se passe aux dépens d’autrui, car ils comportent, bien souvent, des informations privées non vérifiées vis-à-vis d’autrui et alimentent ainsi les rumeurs, ce qui peut, aussi, même sans intention maligne, causer beaucoup de tort…

Survivre en milieu hostile...l'irrespect

Dans notre vie quotidienne, nous faisons face à de nombreuses incivilités, grossièretés ou petites vexations qui agressent l’estime de soi. Nous ne savons jamais comment réagir. Inutile de nous montrer agressif à notre tour. Apprenons plutôt à exprimer simplement qui nous sommes.

Chaque jour, plusieurs fois, notre moi est mis à mal par des mini-vexations déprimantes qui nous font douter de notre valeur d’être humain respectable. Impossible d’en dresser la liste… La personne qui nous bouscule sans s’excuser quand nous sortons de chez nous, le matin, nous donnant l’angoissante impression d’être devenu transparent. À la poste, l’employé qui ne nous adresse pas le moindre sourire et face à qui nous nous sentons réduit à un simple numéro. Au bureau, nos supérieurs hiérarchiques qui se soucient de la productivité avant de penser à notre santé. À la maison, notre conjoint qui nous reproche une broutille et n’imagine pas une seconde que nous puissions être plus fatigué que lui. Au supermarché, le malotru qui nous fait une queue de poisson avec son Caddie pour passer devant nous à la caisse…

 Pour le psychanalyste Jean-Claude Liaudet, auteur du Bonheur d'être fragile (Albin Michel 2007), ces petites agressions presque anodines, ces comportements égoïstes et incivils qui mettent à mal l’estime de soi sont en grande partie la conséquence d’une conception résolument individualiste de la liberté, consistant à « refuser tout repère extérieur, pour faire tout ce que l’on veut quand on le veut, sans tenir compte d’autrui ».

 C’est le « ça » freudien, l’impétueux flot pulsionnel qui mène le jeu et revendique le droit absolu à la jouissance. Une vision de la liberté semblant tout droit sortie de chez Thomas Hobbes, le philosophe anglais du XVIIe siècle pour qui « l’homme est un loup pour l’homme » : « La liberté est l’absence totale d’entraves susceptibles de détourner une part de ma puissance et m’interdire d’accomplir tout ce dont j’ai envie. »

 Il suffit de se promener dans le métro parisien, plus grand hôpital psychiatrique de France et laboratoire d’observation privilégié de l’incivisme ambiant, pour constater que beaucoup, sans même l’avoir lu, partagent les idées de Hobbes. Un voyageur désireux de lire son journal demande calmement à son voisin qui hurle dans son téléphone de daigner baisser la voix. Réponse indignée de l’intéressé et de sa compagne de banquette : « Si tu veux être tranquille, prends un taxi. » Traduction : « Mon droit de t’imposer ma jouissance vaut plus que ton droit de voyager en silence : c’est toi qui me manques de respect en réclamant que j’y renonce ne serait-ce que cinq secondes. » Sonia, 48 ans, en vient à regretter le temps où la morale et l’instruction civique étaient enseignées dans les écoles primaires : « C’est peut-être rétrograde. Mais, au moins, ces matières fournissaient des repères, un mode d’emploi pour vivre ensemble. »

Identifier l'irrespect

Nos « bulles » de sécurité

Pourquoi nous sentons-nous agressés quand un inconnu nous serre de trop près ? L’anthropologue Edward T. Hall invente dans les années 1960 le terme « proxémie » et démontre qu’une « bulle » protectrice de l’intimité entoure chacun d’entre nous. Ses dimensions diffèrent selon les cultures et selon notre degré de connaissance de l’autre. Entre quinze et quarante-cinq centimètres, c’est la zone de l’intimité, réservée à nos amants, conjoints, enfants, et dans laquelle, malheureusement, nous devons souvent admettre de parfaits étrangers dans les transports en commun. D’où un sentiment d’« entassement ». Entre quarante-cinq centimètres et un mètre trente-cinq, c’est la zone de l’amitié, l’espace pour dialoguer entre amis proches. Entre un mètre vingt et trois mètres soixante-dix, c’est la zone sociale, la bonne distance à tenir au bureau et en réunion. Enfin, plus de trois mètres soixante-dix est la distance nécessaire pour qu’une personne seule s’adressant à un groupe se sente intérieurement en sécurité.

Manque de respect, incivilités, grossièreté…, la gamme est large pour tenter de définir ce que serait l’irrespect. Les insultes médiatisées des footballeurs de l’équipe de France, les « Touche-moi pas ! » lancés au président de la République et renvoyés d’un « Casse-toi pauv’ con ! » du même président, et les autres gracieusetés cueillies ici et là au gré des émissions de télé-réalité peuvent-ils être mis dans le même panier que des élèves qui insultent leur prof, un mari qui houspille sa femme ou un collègue qui ne dit pas bonjour ? Pourrait-on dire que l’irrespect, finalement, c’est une situation qui se ressent mais ne se définit pas ?

 « L’irrespect, explique Stéphane Clerget, c’est ce qui rabaisse l’autre, le nie dans ses droits, dans sa liberté. Bien sûr, il peut se produire des conduites irrespectueuses totalement involontaires, mais dans l’ensemble cela procède toujours d’une volonté de toucher, d’atteindre l’autre. À l’inverse, le respect, c’est reconnaître à l’autre la même humanité, la même valeur qu’à soi-même. »

Eviter de surenchérir

Entre l’agressivité banale et l’absence de reconnaissance, de regard humanisant, la tentation de craquer s’empare parfois de nous. D’autant plus que nous nous sentons honteux de nous laisser faire ou, à l’inverse, de nous énerver de façon disproportionnée. Bref : de ne pas réagir comme nous le voudrions. Crier très fort, menacer ? Certains croient qu’ils seront davantage entendus en faisant régner la terreur, en inspirant la crainte ! Mauvais calcul : « L’autre se pliera à nos désirs, il obéira, mais il ne nous respectera pas forcément », affirme le psychiatre et psychanalyste. Les petits chefs ou les tyrans domestiques qui compensent l’absence d’arguments pertinents par des hurlements et des insultes ne sont jamais respectés. Seuls le sont les leaders qui savent donner aux autres le désir de les suivre.

Dois-je alors m’efforcer d’apparaître comme un être admirable, hyperperformant, omniscient, ayant réponse à tout ? Pas davantage. « Mise sur un piédestal, la personne admirée est respectée, mais gare à la chute, prévient Stéphane Clerget. Après l’idéalisation vient le temps de l’indifférence et du mépris. »

Surtout qu’à notre époque on se méfie de ceux qui se posent en experts, dont la parole ne saurait être mise en cause. C’est ainsi que les médecins et autres spécialistes de la santé, qui n’ont pas compris cela, se plaignent de ne plus être respectés par les malades. Et, effectivement, même si nous ne sommes pas en mesure de poser des diagnostics, nous refusons désormais d’être perçus comme des corps passifs et voulons être reconnus en tant que sujets pensants et parlants. Une conquête largement due à l’essor des psychothérapies, qui ont progressivement ancré en nous l’idée que nous possédons tous un savoir sur nous mêmes. Inutile, donc, de jouer les caïds. Le respect est d’abord une attitude existentielle qui consiste à reconnaître que les opinions, les sentiments, les envies de chacun ont une valeur.

Ensuite, pour l’inspirer aux autres, nous devons oser dire oui et non, exprimer posément notre pensée, notre désaccord, partir quand une situation cesse de nous convenir, ne pas laisser autrui envahir notre bulle, notre espace vital. Il suffit d’« être ce que l’on est », résume Jean-Claude Liaudet. Mais qui sommes-nous vraiment, au-delà de ce que nous croyons ou voulons être ? C’est une énigme, quand notre histoire personnelle nous a tenus dans l’ignorance de nos vraies aspirations et de notre valeur réelle

 

Travailler à se connaître

Heureusement, il n’est jamais trop tard pour reprendre notre existence en main et réussir à nous affirmer au bon moment et sur le juste ton. Psychanalyse, psychothérapie, développement personnel ou pratique spirituelle, peu importe la méthode, précise Jean-Claude Liaudet, nous devons tout d’abord travailler à mieux nous connaître, pour acquérir une vraie confiance intérieure et nous doter d’une estime de soi bien tempérée, c’est-à-dire qui nous protège à la fois de la croyance d’être le centre du monde (et de la susceptibilité extrême qui en découle) et du sentiment de n’être rien.

 Nous devons ensuite être conscients que le respect et l’affirmation de soi constituent un effort à renouveler sans cesse. Nous ne serons bien évidemment jamais à l’abri d’une parole humiliante, d’une réaction inadéquate, d’un comportement inapproprié – venant de l’autre ou émanant de nous… S’il existe autant de livres sur l’affirmation de soi et la communication non agressive, c’est parce que rien n’est plus difficile. Surtout, nous rappelle Jean-Claude Liaudet, n’oublions jamais que la vraie liberté n’est pas la « liberté égoïste du “comme je veux quand je veux”, la toute puissance infantile de celui qui se croit le centre du monde ». C’est celle qui nous permet de coexister dans la reconnaissance de nos besoins mutuels. L’affirmation de soi n’est pas seulement un problème psychologique, c’est aussi une question philosophique

Les 20 demandes d'un enfant de parents séparés

« Chère Maman,  Cher Papa ,Lenfant-et-lécriture

N’oubliez jamais: je suis l’enfant de vous deux . Maintenant, vous ne vivez plus ensemble, mais j’ai besoin aussi bien de l’un que de l’autre.

Ne me demandez pas si j’aime plus l’un ou l’autre. Je vous aime tous les deux tout autant. Ne critiquez donc pas l’autre devant moi. Car cela me fait mal.

Aidez-moi à maintenir le contact avec celui d’entre-vous chez qui je ne suis pas. Formez son numéro de téléphone pour moi, ou écrivez-moi son adresse sur une enveloppe. Aidez-moi, à Noël ou à l’occasion de son anniversaire, de lui confectionner ou de lui acheter un beau cadeau. De mes photos, faites-en toujours une copie pour l’autre.

Conversez comme des adultes . Mais conversez. Et ne m’utilisez pas comme messager entre vous – encore moins pour des messages qui rendront l’autre triste ou furieux.

Ne soyez pas triste quand je vais chez l’autre. Celui que je quitte ne doit pas penser que je ne l’aimerai plus d’ici quelques jours. Je préférerais toujours être avec vous deux. Mais je ne peux pas me couper en deux – seulement parce que notre famille s’est déchirée.

Ne prévoyez jamais rien durant le temps qui m’appartient avec l’autre. Une partie de mon temps est à ma Maman et à moi; une partie de mon temps est à mon Papa et à moi. Soyez compréhensifs.

Ne soyez ni étonnés ni fâchés quand je suis chez l’autre et que je ne donne pas de nouvelles. J’ai maintenant deux maisons. Et je dois bien les distinguer – sinon je ne m’y retrouve plus du tout. Ne me passez pas à l’autre , à la porte de la maison, comme un paquet.Invitez l’autre pour un court instant à l’intérieur et conversez . Quand je suis recherché ou ramené, laissez-moi un court instant avec vous deux. Ne détruisez pas ce moment en vous fâchant ou vous disputant.

Laissez-moi être ramené par quelqu’un d’autre de la Maternelle ou de chez des amis si vous ne pouvez supporter le regard de l’autre.

Ne vous disputez pas devant moi . Soyez au moins aussi poli que vous le seriez avec d’autres personnes, comme vous l’exigez aussi de moi.

Ne me racontez pas des choses que je ne peux pas encore comprendre. Discutez-en avec d’autres adultes, mais pas avec moi.

Laissez-moi amener mes amis chez tous les deux. Je souhaite qu’ils puissent connaître ma Maman et mon Papa et les trouver sympa.

Mettez-vous d’accord au sujet de l’argent. Je ne souhaite pas que l’un en ait beaucoup et l’autre très peu. Il faut que ce soit bien pour tous les deux, ainsi je pourrai être à l’aise chez tous les deux.

N’essayez pas de m’habituer à la surenchère. De toutes les façons, je ne pourrais jamais manger tout le chocolat que j’aimerais.

Dites-moi franchement s’il vous arrive de ne pas pouvoir boucler le budget. Pour moi, le temps est bien plus important que l’argent. Je m’amuse bien plus avec un jouet simple et comique qu’avec un nouveau jouet.

Ne soyez pas toujours “actifs” avec moi. Cela ne doit pas toujours être quelque chose de fou ou de neuf quand vous faites quelque chose avec moi. Pour moi, le plus beau c’est quand nous sommes simplement heureux en train de jouer et que nous ayons un peu de calme.

Laissez le plus possible de choses identiques dans ma vie,comme c’était avant la séparation. Cela commence par ma chambre, ensuite sur les petites choses que j’ai faites tout seul avec mon Papa ou ma Maman.

Soyez aimable avec les grands-parents. Ils m’aiment et je les aime, ils veulent aussi être à mes côtés. Vous seriez aussi à mes côtés si je n’allais pas bien ! Je ne veux pas perdre, en plus, mes grands-parents.

Soyez “fairplay” avec le nouveau compagnon que l’un d’entre-vous rencontre ou a déjà rencontré. Je dois aussi m’entendre avec ces autres personnes. Je préfère quand vous ne vous espionnez pas jalousement l’un l’autre. Ce serait de toute façon mieux pour moi si vous rencontriez rapidement tous les deux quelqu’un que vous aimiez. Vous ne serez plus aussi fâché l’un envers l’autre.

Soyez optimistes. 

Vous n’avez pu gérer votre couple, mais laissez-nous au moins le temps que cela se passe ensuite bien. Relisez toutes mes demandes

Peut-être en discuterez-vous. Mais ne vous chamaillez pas. N’utilisez pas mes demandes pour faire des reproches à l’autre, aussi mal qu’il ait pu être avec moi ou que vous ayez cru qu’il le soit.

Si vous ne faites pas cela, vous n’aurez pas compris comment je me sens et ce dont j’ai besoin pour me sentir heureux. »

De plus en plus d'obèses en France

Prenons-nous le même chemin que les américains ? Les résultats d'une enquête sur le poids des français devraient nous servir de sonnette d'alarme. Un français sur trois est trop gros… et près de 10 % de la population est obèse. Qui est concerné par ce problème ? Quels sont les causes et les risques d'une surcharge pondérale ?

L'obésité, si elle n'est pas un problème récent, devient un problème de plus en plus préoccupant. Même si la France n'a pas encore atteint la situation des Etats-Unis, elle suit la même évolution. Etat des lieux.

40 % des français trop gros ?

L'Institut National de la santé et de la recherche médicale, en collaboration avec la SOFRES et l'institut Roche pour l'obésité vient de rendre publique son enquête nationale (Obépi 2000) sur le surpoids et l'obésité chez l'adulte.

Résultat : 13 millions de personnes sont en situation de surpoids et plus de 4 millions sont obèses. Le chiffre à retenir : près de 40 % des français sont donc concernés par un problème de poids.

Une évolution préoccupante

Le plus inquiétant est la comparaison avec l'enquête similaire menée en 1997 : si globalement la taille moyenne de la population n'a pas bougé (168 centimètres), les Français ont pris 1 kilo… Alors que la France avait l'un des taux d'obésité les plus bas d'Europe, nous sommes en train de connaître, avec quelques années de retard, les mêmes problèmes que les Etats-Unis. Avec une telle progression, une personne sur cinq sera obèse en 2020…

Tous concernés

Si l'on observe en détail les résultats de l'étude, on peut constater plusieurs disparités. Ainsi, les hommes sont plus touchés que les femmes : 46,3 % ont un problème de poids contre 31,6 % des femmes. La profession influe également. Les catégories comptant un plus grand nombre d'obèses sont les artisans, les commerçants, les agriculteurs et les ouvriers.

Les cadres et les personnes inactives sont les moins touchés. D'une manière générale, le niveau d'instruction semble important : les personnes ayant poursuivi des études supérieures au-delà du troisième cycle ont trois fois moins de risque de présenter une obésité, par rapport à celles qui n'ont pas le niveau BEPC.

Le lieu d'habitation influe également : les villes de moins de 2 000 habitants sont celles qui comptent le plus d'obèses. Paris et sa banlieue sont les lieux qui en comptent le moins. Pourtant, c'est la capitale qui enregistre la plus forte hausse en trois ans.

Mais l'augmentation du nombre d'obèses qui a eu lieu ces trois dernières années a touché indifféremment toutes les classes d'âge, tous les sexes, toutes les professions et tous les types d'agglomérations.

Surcharge et tour de taille…

L'étude a également évalué le tour de taille de la population française. Au-delà de 100 cm de tour de taille chez l'homme et de 90 cm chez la femme, il existe un excès de graisse abdominale. Cet excès témoigne d'une augmentation du risque de développer un diabète et des complications vasculaires. La mesure réalisée dans l'étude montre qu'un quart de la population adulte présente un tour de taille trop élevé, soit 10,86 millions de personnes.

Pas assez d'activité physique ?

L'obésité a bien sûr des répercussions fortes sur la santé, confirmées par cette étude. Ainsi, il y avait 3 fois plus d'hypertension artérielle traitée chez les personnes en surpoids et 4 fois plus chez les obèses. De même, on observe 7 fois plus de diabétiques traités chez les obèses et 3,5 fois plus chez ceux en surpoids.

Selon le professeur Arnaud Basdevant, de l'hôpital de l'Hôtel Dieu à Paris, un des auteurs de l'enquête, "Il faut agir sur les facteurs environnementaux et développer des mesures de prévention chez l'enfant. […] Réduire la sédentarité et maintenir ou développer des modèles alimentaires forts sont des pistes à suivre".

Notre mode de vie de plus en plus sédentaire semble effectivement au coeur des problèmes de surpoids et d'obésité. Citons notamment le nombre croissant d'heures passées devant la télévision ou les jeux vidéos. Si vous surveillez votre alimentation, vous êtes sur la bonne voie, mais ne négligez pas l'importance d'une activité physique régulière.

Alain Sousa